mardi 28 octobre 2014

INVASIONS DE DOMICILE


Le fait de voir des bandits pénétrer de force dans des maisons en présence de leurs habitants pour y voler argent, bijoux et autres objets de valeur nous effraie tous et continue de défrayer la manchette.
Il ne faudrait toutefois pas croire que le procédé est nouveau et que les brigands du 21e siècle sont pires que ceux d’antan.
Le Canada Français du 26 octobre 1894 nous apprend qu’à la Pointe à la Mule (lieu-dit sis au carrefour de l’actuelle route 223 et de la rue Principale de Saint-Blaise) des tramps (mot étasunien signifiant vagabond) ont essayé d’entrer chez Édouard Lafond, alors que sa femme s’y trouvait seule.
Heureusement pour elle, leur gros chien a mis les envahisseurs en déroute, mais c’est l’occasion pour l’hebdomadaire d’énumérer les méfaits de ces tramps (mot qui, soit dit en passant, s’est transformé en trimpe, chez nous).
Le journal ne les soupçonne pas seulement de ces invasions mal venues, mais les accuse carrément de mettre le feu à des granges pour attirer les badauds, ce qui leur permettrait ensuite de cambrioler à leur guise.
À la Pointe, justement, les deux granges de Marcelin Robert viennent de passer au feu et tout laisse penser que l’incendie a été allumé par des mains criminelles puisque ces granges ne sont pas du tout voisines et que les flammes n’auraient en aucun cas pu sauter d’un bâtiment à l’autre.
Le journaliste laisse même entendre que cet incendie aurait fort pu être allumé précisément par ceux qui ont ensuite tenté de s’en prendre à l’épouse et à la maison de M. Lafond.