Est-il écrit que Saint-Jean aura
toujours des aventures saugrenues avec les voies ferrées qui le traversent ?
L’incident du 8 janvier 1901
pourrait en tout cas le laisser penser.
Ce jour-là, un train de
marchandises s’approche de la ville lorsque son conducteur aperçoit une locomotive
seule venant à grande vitesse à sa rencontre sur la même voie.
Il applique immédiatement les
freins d’urgence mais – oh étonnement - ils n’ont pas été entretenus depuis
belle lurette et ne fonctionnent guère.
C’est à peine s’ils arrivent à provoquer un léger ralentissement.
En revanche, l’autre conducteur
comprend qu’il n’a plus le temps de freiner et décide de faire machine-arrière.
Résultat : la collision a bien lieu, mais sans provoquer
de dommages réels.
Les deux conducteurs descendent
de leurs engins pour venir se féliciter lorsque la locomotive seule, toujours
sous la commande de machine-arrière, repart de reculons à grande vitesse en
direction de Saint-Alexandre, Saint-Alexandre d’où arrive justement un grand
convoi de marchandises…
L’inquiétude est grande et on
prévoit une énorme catastrophe lorsqu’on se rend compte que la locomotive,
faute d’avoir reçu de nouvelles pelletées de charbon, a manqué de vapeur et s’est
quasi arrêtée d’elle-même.
On en est encore quitte pour une vaste
frayeur.
L’histoire ne dit pas quelles
leçons ont été tirées de ces graves incidents.