mardi 6 mai 2014

UN CANAL SOUS LE BOULEVARD DU SÉMINAIRE





La grande crise économique de 1873 a secoué et miné  l'économie mondiale durant une trentaine d'années.
Au début du 20e siècle, Saint-Jean commence à peine à sortir de la longue période de léthargie créée par la crise économique mondiale de 1873.



Édiles municipaux et hommes d’affaires se retroussent les manches pour redonner son dynamisme perdu à leur ville.


Le 6 mai 1904, le Canada Français estime que le moment est venu de penser grand et de préparer l’avenir en engageant de vastes travaux.

Dans un éditorial intitulé «Un projet qui mérite d'être étudié», le journal propose ce que, de nos jours, nous appelons un «geste fort».

Plus précisément, il s’agirait de creuser un canal entre l’extrémité sud-est de la ville et un égout à ciel ouvert appelé pompeusement le ruisseau Jackwood (ancien ruisseau Jourdonnais, nom d’un pionnier installé à Saint-Jean en 1753).

L’éditorialiste, anonyme, estime que ces travaux, qui s'étendraient sur une distance de 25 arpents, pourraient être promptement réalisés  en cette « terre molle et facile à manipuler ».

Tout cela ne servirait pas seulement à assainir les eaux salies du ruisseau, mais permettrait aux navires de livrer directement leurs marchandises aux nombreux commerçants installés à proximité.

Comme c’est souvent le cas en ces matières, la patience est de mise, car le canal ne sera creusé qu’en 1931, 27 ans plus tard.


Mais ce ne sera pas pour servir à la navigation puisqu’il cédera la place au boulevard du Séminaire (qui ne sera baptisé ainsi qu’en 1942) et à la rue Loyola...