mardi 9 mai 2017

AU TEMPS DES ANGUILLES...




En 1981, on capturait jusqu’à 73 tonnes d’anguilles dans le Richelieu.
 
C’était le bon temps, car l’anguille se vendait alors 10 000 dollars la tonne.

Pourtant, en 1996, on n’en capturait plus que 2 tonnes…

Le ver était en effet dans le fruit, car, en 1967, la reconstruction du barrage de Saint-Ours avait omis la remise en place d’un élément capital :  la passe migratoire. 

Bloquées par cet obstacle quasi-infranchissable, les anguilles revenant de leur lieu de reproduction dans la mer des Sargasses ne parvenaient plus à se rendre au lac Champlain pour y passer le reste de leur existence (environ 15 ans).


Cette bévue architecturale aura ainsi mis fin abruptement à une industrie vieille de 150 ans, marquée notamment par les installations de la société des pêcheries Thuot et Goyette.

Chaque printemps, cette entreprise installait ses pièges entre Iberville et Saint-Jean.


Jean-Baptiste et Pierre Thuot
La pêche elle-même occupait plusieurs personnes se livrant à des occupations d’apparence folklorique.

Au milieu de l’été, alors que les eaux du Richelieu sont au plus bas, on voit facilement dans le fond de la rivière les restes des installations de pierre ayant servi à fixer les nasses.

Peut-être pourront-elles encore resservir…