mardi 7 octobre 2014

NAISSANCE D’UN GÉANT




Au début du 20e siècle, les agriculteurs prennent de plus en plus conscience de leurs intérêts collectifs.
Déjà, à la fin du siècle précédent, le célèbre curé Labelle a tout fait pour susciter la naissance d’une agriculture industrielle capable de vendre sa production à l’étranger.
Ses longues batailles pour faire construire le «P’tit train du Nord» visaient justement à donner aux cultivateurs des Laurentides accès aux marchés internationaux via le port de Montréal.
En prolongement de ces batailles, un parti politique d’agriculteurs naît, sous l’impulsion de Noé Ponton, pour briguer les suffrages fédéraux à l’élection de 1924.
Échec cuisant!  Mais le clergé prend la balle au bond et suscite la création d’une association agricole.
  Le 1er octobre 1924, plus de 2 000 cultivateurs sont réunis à Québec pour créer l’UNION CATHOLIQUE DES CULTIVATEURS du Québec, l’UCC, et, dès sa naissance, ils lui donnent le mandat de défendre leurs intérêts, notamment en prenant position sur des thèmes comme «l’enseignement agricole, le crédit agricole, la production et le commerce des produits de la ferme, la fiscalité, la colonisation».
  La crise de 1929 va faire passer toutes ces bonnes intentions sous le boisseau, les cultivateurs se rabattant sur l’auto-consommation pour survivre.

  En revanche, la 2e guerre mondiale sèmera la prospérité au Québec et, du même coup, fera revivre l’idéal de l’agriculture commerciale.  L’UCC sait alors saisir l’occasion d’exiger une forte représentation des agriculteurs afin de négocier, à leur intention, de meilleures conditions face aux grandes compagnies d’alimentation.  
  À force d’exiger, à force de talonner les élus, l’UCC finit par obtenir du gouvernement Duplessis, en 1956, la mise en place des plans conjoints, espèces de conventions collectives liant producteurs et acheteurs.
Cette réussite amène l’organisation à se concevoir désormais comme un véritable syndicat agissant en fonction des rapports de force et donc en mesure d’exiger de tous les cultivateurs, membres ou non, une cotisation obligatoire.
Cette exigence sera satisfaite en 1972. 
L’UCC en profitera pour changer de nom.
Elle s’appellera désormais l’Union des producteurs agricoles, l’UPA.