mardi 16 décembre 2014

UNE PREMIÈRE EN AMÉRIQUE DU NORD


Saint-Cyprien est décidément un formidable creuset de personnages hors du commun.

Il y a eu Louis Cyr, bien sûr, l’homme le plus fort du monde, les sœurs Coupal, écrivaines renommées et des Patriotes notamment.
 
Wilfrid Derome

Voici maintenant Wilfrid Derome, le scientifique qui a introduit la médecine légale partout en Amérique du Nord et qui a construit le 3e Institut médico-légal au monde, tout de suite après ceux de Paris et de Lyon.

Wilfrid Derome est né, dans le rang des Patriotes à Saint-Cyprien, le 19 avril 1877.

Reçu médecin en 1902, il devient rapidement chef des laboratoires de l’hôpital Notre-Dame, installé à cette époque dans l'ancien hôtel Donegana, et il est fréquemment appelé à témoigner devant les tribunaux, vue la proximité du Palais de Justice.
 
Premier hôpital Notre-Dame
Or, la France est en pointe en matière de criminologie et de médecine légale.

En 1908, donc, il s’inscrit au cours du célèbre Victor Balthazard, à Paris, où, durant deux ans, il va s’initier à la balistique.

Lomer Gouin
Revenu à Montréal, il fait le siège assidu du gouvernement de Lomer Gouin jusqu’à obtenir la fondation du « Laboratoire de recherches médico-légales » (qui sera inauguré en 1914, il y a cent ans), le premier en Amérique du Nord et le 3e au monde.


La réputation de l’établissement est telle que le directeur du FBI de l’époque, J. Edgar Hoover, viendra  à deux reprises visiter ses installations et y glaner de quoi équiper ses propres services.

Toutes ces activités n’empêchent pas le Dr Derome de vouloir transmettre son savoir et c’est ainsi qu’il va publier trois manuels qui auront un fort retentissement : Précis de médecine légale (1920), Lieu du crime (1928) et Expertise en armes à feu (1929).



Il décède en 1931, à l’âge de 54 ans.

Longtemps quelque peu oublié, le docteur Derome a vu son mérite pleinement reconnu, en 2001, lorsque l’édifice du 1701, rue Parthenais, à Montréal, a été désigné Édifice Wilfrid Derome.


Comme il se doit, il s’y trouve non seulement le siège de la Sûreté du Québec, mais aussi ce qui s’appelle désormais le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale.