Les ancêtres du cheval canadien
sont arrivés au Québec il y a plus de 350 ans, mais la race, bien que hardie et
bien adaptée à notre territoire, a souvent failli disparaître[1].
Dès la fin du 19e
siècle, pourtant, le célèbre vétérinaire Joseph-Alphonse Couture[2]
lance une vaste campagne pour sauver à la fois la vache canadienne – solide et
donnant de l’excellent lait pour la beurrerie – et le cheval canadien si utile
aux champs et sur la route.
Bien sûr, comme devant toute
entreprise visionnaire, les embûches et les obstacles se sont multipliés, mais
avec sa ténacité bien connue il les a tous surmontés.
Et, comme apothéose, il organise
à Saint-Jean, du 15 au 17 septembre 1908, la première exposition de chevaux
canadiens.
Comme signe de l’intérêt soulevé
par la race chevaline canadienne, on peut signaler que les visiteurs se sont
présentés par milliers à l’exposition où se sont aussi multipliés maires,
députés et ministres tous venus se féliciter d’une si belle réussite…
Belle réussite il y avait, car le
nombre des éleveurs présentant des candidats était assez impressionnant, compte
tenu des menaces planant sur la race.
Ainsi, dans la classe 1 offrant
le trophée le plus prestigieux, 46 concurrents étaient en lice et la
compétition était rude… de telle sorte que le seul candidat de la région, Henri
Deland de L’Acadie, n’atteignit que le 6e rang.
Même rude sélection le lendemain
dans la classe des juments de 3 ans et plus : Deland n’arrive alors qu’au
8e rang.
Il prend cependant sa revanche la
dernière journée puisqu’il rafle le premier prix pour les poulains de l’année, tandis
que son parent Jean-Baptiste Deland reçoit le premier prix pour les étalons de
2 ans de même que pour les pouliches de 2 ans.
Les deux se sont aussi partagé
diverses 2e et 3e places, de quoi établir que le choix de
Saint-Jean comme lieu de la première exposition était tout à fait judicieux.