mardi 14 mars 2017

LES BIENS DES JÉSUITES



Honoré Mercier


Ne l’oublions pas!   

C’est un p’tit gars de Saint-Athanase – Honoré Mercier – qui a réglé la fort épineuse question des biens des Jésuites...

En Nouvelle-France, les Jésuites avaient reçu en don de nombreuses seigneuries et autres biens afin qu’ils les consacrent à l’éducation et à leurs missions indiennes.

À la conquête, les Anglais interdisent à l’ordre de recruter de nouveaux membres.  

En 1800, le dernier jésuite, le Père Casot,
Père Jean-Joseph Casot
décède, ce qui donne le signal de la curée.

Les Anglais font main-basse sur ces biens et se servent des revenus de ceux-ci à la fois pour s’engraisser et pour créer un réseau d’éducation anglo-protestant. 

L’université McGill, par exemple, n’existerait pas sans ces détournements qui faisaient financer par de l’argent franco-catholique de l’éducation anglo-protestante.

Revenus ici en 1842, les Jésuites souhaitent récupérer leurs biens, mais les gouvernements ont toujours d’excellentes raisons… pour reporter le règlement.
 
Collège des Jésuites, à Québec, vers 1870.
Mais pas Mercier.  Ancien élève des Jésuites, dont il a apprécié l’enseignement, il fait de ce règlement une priorité dès son accession au poste de Premier ministre, en 1887.

Il se rend bien vite compte, cependant, que la question n’a rien de simple, car la valeur estimée des biens à compenser tourne autour de 2 millions de dollars, une somme que le Québec ne peut se permettre.

De plus, les évêques veulent une part du gâteau, de même que les pilleurs anglo-protestants.

Pour s’éviter une guerre en règle avec les évêques, il se rend à Rome pour régler la question directement avec le pape Léon XIII.

Le règlement portera sur 400 000$ et sera partagé ainsi : les jésuites recevront 160 000 dollars ainsi que la commune de Laprairie; l’Université Laval touchera 100 000 dollars et sa succursale de Montréal 40 000. Les évêques auront à se partager les 100 000 dollars restants.

Une somme de 60 000$ sera également donnée aux anglo-protestants pour les calmer.

Au Québec, tout le monde - même les anglo-protestants - était content de cette entente tricotée par le p’tit gars de Saint-Athanase.

Seuls les orangistes racistes de l’Ontario ont trouvé à redire, mais leurs cris sont vite tombés dans l’oubli.