jeudi 8 octobre 2015

COMMUNICATION SPÉCIALE : UNE CONFÉRENCE SUR LES ACADIENS


Fidèle à son mandat, la SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU HAUT-RICHELIEU offre régulièrement des conférences gratuites pour éclairer divers pans de notre passé collectif.
 


Dans cette foulée, la Société organise mardi prochain, 13 octobre 2015, à 19 heures 30, une conférence sur LES DÉPORTATIONS DES ACADIENS ET LES ARRIVÉES DES ACADIENS AU QUÉBEC ENTRE 1755 ET 1775.

À cette occasion, André-Carl Vachon, auteur et conférencier chevronné, lancera un coup de projecteur sur les diverses vagues de déportation ayant affligé les Acadiens du fait des envahisseurs anglais.
Originaire de Saint-Fabien-de-Panet, André-Carl Vachon est descendant des Acadiens s’étant réfugiés dans la première petite Cadie québécoise.
Il a obtenu un baccalauréat en enseignement religieux à l’Université de Montréal en 1996 et un certificat en histoire à l’UQÀM en 2005. 
Il a enseigné à la Commission scolaire des Hautes-Rivières entre 1996 et 2004 et au Collège Jean-Eudes  de 2004 à 2009. 
Depuis, il est animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire au Collège Jean-Eudes.



Conférence :    Les déportations acadiennes – Les arrivées des    Acadiens  au Québec entre 1755 et 1775
Conférencier : André-Carl Vachon
 Lieu :              Bibliothèque de généalogie
                       
                         Société d’histoire du Haut-Richelieu
                       
                         203, rue Jacques-Cartier Nord
                       
                         Saint-Jean-sur-Richelieu
Date :               Le mardi 13 octobre à 19 heures 30


mardi 6 octobre 2015

ON NE PLAISANTE PAS AVEC LE PAIN...





Au 19e siècle, le Conseil municipal de Saint-Cyprien[1] ne badinait pas avec la discipline.

À preuve, ce règlement du 1er octobre 1866 qui imposait amendes salées et même emprisonnement pour la fabrication de pains de mauvaise qualité…


Dorénavant, les pains fabriqués dans le village devaient être faits « de farine de froment bonne et saine», être moulés en demi-pains de 3 livres ou de pains entiers de 6 livres et porter les initiales du boulanger.

Quiconque contrevenait à l’une ou l’autre de ces dispositions s’exposait à la confiscation de tous les pains en infraction et à une amende de « vingt piastres » ou à un emprisonnement de trente jours.
    
Le règlement désigne en outre le boucher Antoine Richard comme inspecteur chargé de l’application dudit règlement et, dès la réunion suivante du Conseil le 3 décembre, les élus sont saisis de 3 cas de confiscation.


Les pains de Jean-François Laviolette, Narcisse Courville et William Gervais, jugés non-conformes, ont été pris par Antoine Richard et distribués aux pauvres, ce qu’approuvent les Conseillers.

Malgré cette approbation, les élus décident de  rembourser 3 pains et demi à William Gervais.

Quant à Narcisse Courville, il a payé «dix-sept piastres et douze centins».

Pas un mot de Laviolette

Mais là où cela devient intéressant c’est que ce William Gervais, qui a été remboursé, est lui-même un employé municipal puisqu’il est inspecteur des chemins publics pour l’arrondissement no. 2[2]

Mieux encore, l’inspecteur du pain  est aussi inspecteur de la voirie.

S'est-il agi là d'une querelle entre collègues?  Mystère!

Mais voyons la suite.

Antoine Richard devait s’assurer de la véracité du poids des pains vendus dans le village et, à cette fin,  il a acheté chez  Morier, Marceau et cie une «balance patentée» au prix d’une livre, dix-sept chelins et trois deniers.


Il a évidemment demandé d’en être défrayé et lors de sa session du 1er avril 1867, le Conseil autorise le secrétaire-trésorier à verser cette somme «aussitôt qu’il aura en mains des fonds disponibles appartenant à la Municipalité».

La même résolution prévoit que l’inspecteur Richard remettra ladite balance à la municipalité lors de sa sortie de charge.

Puis ce sujet disparaît des procès-verbaux jusqu’au 22 janvier 1872.

Antoine Richard signale à cette occasion qu’il occupe le poste d’inspecteur du pain depuis quatre ans déjà et qu’il n’a encore reçu aucune rémunération.

En conséquence, il demande une rétribution de 100$ pour couvrir son salaire de quatre ans.

Après délibération, le Conseil municipal ne lui refuse pas seulement son salaire, mais le remercie tout de go de ses services...


[1] Il est à noter qu’entre les années 1855 et 1873, le village de Saint-Cyprien englobait l’agglomération de Napierville, laquelle avait demandé d’être annexée.
[2] Livre des minutes no 2 de Saint-Cyprien, du 02-04-1866 au 01-05-1876.  L’arrondissement no 2 dont William Gervais était responsable  comprend « la partie nord du village de Napierville, savoir les rues Christie, Burton, la rue de communication entre ces deux rues et Douglass street. »