mardi 9 octobre 2018

LA GRIPPE ESPAGNOLE À SAINT-JEAN...


En ce mois d’octobre 1918, alors que s’achève la Première Guerre Mondiale, le monde occidental est en émoi, car une épidémie de grippe particulièrement virulente décime des populations entières en s’en prenant surtout aux jeunes adultes.
Apparue en  Europe, elle est arrivée en Amérique avec les soldats revenant du front et s’est rapidement répandue, au Québec notamment où un début de panique s’est installé dans les grandes villes.

À Saint-Jean, la situation semble avoir été plus mesurée et le Canada français du 4 octobre saisit l’occasion de s’emporter à nouveau contre les « exagérations » des journaux de Montréal qui auraient présenté la ville comme un vaste cimetière…

Citant le docteur J.H. Maynard, chef du service municipal d’hygiène, le journal signale qu’il y a bien eu des cas de grippe « qui n’est pas plus espagnole que les correspondants des journaux », mais qu’on ne déplore aucune mortalité…

Cela dit, des précautions élémentaires s’imposent pour se protéger de la contagion, mais aucun décret n’est arrêté pour fermer les ateliers et les usines ou pour interdire les rassemblements.
C’est tout juste si on recommande de garder les enfants à la maison plutôt que de les envoyer à l’école s’ils semblent présenter des symptômes d’infection.
Il conviendrait néanmoins de signaler les cas…

Et puis… tout semble rentrer dans l’ordre et l’épidémie s’estompe aussi rapidement qu’elle est apparue sans que l’on sache si c’est son évolution naturelle ou si les conseils d’hygiène ont eu cet impact désiré.
Toujours est-il qu’à la fin novembre, le Canada français n’évoque même plus cet épisode et ne prend pas la peine d’en dresser le bilan, ce qui laisse penser qu’il fut assez faible sinon négligeable.