mardi 24 octobre 2017

L’ANCIEN DÉPUTÉ DE SAINT-JEAN IBERVILLE DÉMISSIONNE...



                                      Source : biographi.ca


Joseph-Israël Tarte a laissé l’image d’un politicien professionnel qui a été beaucoup plus préoccupé de son avancement personnel que du bien public.


Cette poursuite effrénée de la réussite l’a amené à constamment se dédire, se contredire et à combattre ce qu’il défendait la veille.


Elle l’a aussi amené à militer dans les rangs de divers partis – le conservateur et le libéral notamment – ce qui lui a apporté de solides inimitiés.


En 1896, par exemple, entré dans le giron de Wilfrid Laurier, il ne réussit même pas à se faire élire dans Beauharnois malgré la victoire éclatante des troupes libérales.


Il réussit alors à décrocher un siège dans le comté de Saint-Jean-Iberville comme prix de consolation, prix de consolation qui lui vaut quand même d’être nommé ministre des travaux publics, c’est-à-dire préposé officiel au « patronage ».


Mais, malgré cette promotion, il abandonnera sa circonscription dès les élections suivantes, en 1899, pour se présenter dans Sainte-Marie, à Montréal.


Puis, il entreprend à nouveau de se causer des ennuis.


Il trouve que les troupes de Laurier sont trop molles lorsqu’il s’agit de protéger les Canadiens contre l’impérialisme britannique et l’impérialisme étatsunien et il voudrait que les tarifs douaniers soient haussés sensiblement pour protéger l’industrie locale[1].


Les libéraux lui semblent trop tièdes face à cette idée alors, en 1902, il profite d’un voyage de Laurier en Europe pour lancer, en tant que ministre fédéral, une vaste campagne de promotion en faveur du rehaussement des tarifs.
 
Source : wikipédia

Mal lui en prend, car, dès son retour, Laurier exige sa démission en lui expliquant qu’il n’a pas à défendre ainsi publiquement une politique qui n’a pas encore été arrêtée par le gouvernement.


Bon joueur, il lui permet de démissionner plutôt que d’être congédié, ce que Tarte fait publiquement dans une lettre publiée notamment par le Canada français du 24 octobre 1902…



Puis, à peine cette épreuve terminée, il se tourne à nouveau vers le parti conservateur dont il devient l’organisateur en chef pour le Québec.


«Vire capot» par excellence, il ne se représente cependant plus aux élections et il meurt le 18 décembre 1907, à l’âge de 59 ans.



[1] On se croirait en pleine bataille contemporaine entre les tenants de la mondialisation – qui y voient la voie de l’avenir – et les nationalistes qui y voient la mort des nationalités et le remplacement des gouvernements par les multinationales, les seules à vraiment en profiter.

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