L’année
2014 est particulièrement riche en anniversaires de toutes sortes et nous en
rendrons compte au fil de nos publications.
Cette
fois-ci, nous marquons le 160e anniversaire de l’abandon de la
navigation commerciale sur le Richelieu par la Compagnie du Richelieu.
1854
marque donc la fin de la présence de cette illustre compagnie dans NOTRE voie
d’eau, mais pas la fin de la compagnie elle-même, puisque celle-ci se survit
jusqu’à nos jours sous une nouvelle appellation.
Beaucoup
de nos historiens ont tâché de nous faire croire que les Canadiens français
n’étaient pas faits pour l’économie et la gestion rentable.
La
compagnie du Richelieu vient montrer le contraire.
Au
milieu du 19e siècle, le Richelieu est le lieu d’une intense
circulation, pour le transport de passagers bien sûr, mais surtout pour le fret
et en particulier pour les livraisons de bois aux États-Unis.
En
1845, des hommes d’affaires canadiens français de la Vallée du Richelieu et quelques uns de
Montréal s’unissent pour créer la «Société de Navigation du Richelieu »,
société qui prendra le nom de « Compagnie du Richelieu » deux ans
plus tard.
Très
rapidement, la compagnie connaît le succès et verse de bons dividendes, mais
elle doit aussi affronter la concurrence de petites goélettes vouées au
cabotage et à celle de compagnies de navigation à vapeur, sans compter celle de
la voie ferrée qui relie déjà Laprairie à Saint-Jean et qui étend sa desserte.
La Dorchester - première locomotive du Québec. Elle a assuré liaison Laprairie-Saint-Jean dès le 21 juillet 1836. |
Des
ententes avec certains de ces concurrents viendront la soulager durant quelques
années, mais dès 1850, elle doit se décider à offrir des services dans le
Saint-Laurent, ce qu’elle avait refusé de faire jusque là à cause de la
présence redoutable des grandes compagnies anglophones déjà installées là.
Ce
choix du Saint-Laurent s’avère judicieux et permet à la compagnie de revoir des
jours plus ensoleillés.
Tout au
contraire, la situation se dégrade de plus en plus sur le Richelieu, où la
compagnie ne fait plus ses frais.
De
plus, la composition de l’actionnariat a bien changé et la plupart des actions
se trouve dorénavant aux mains de Montréalais moins liés affectivement à la
« Rivière aux Iroquois ».
En
1854, donc, la décision est prise de retirer tous ses navires de la rivière et
de se concentrer sur les liaisons dans le Saint-Laurent.
Décision fort judicieuse puisque, après de nombreuses autres péripéties, la Compagnie du
Richelieu prospère encore sous la dénomination de Canada Steamship Lines...
Elle
aura aussi entretemps construit le célèbre hôtel Tadoussac et, à la Malbaie, le non moins
célèbre Manoir Richelieu.
Toujours
sous la gouverne d’investisseurs canadiens-français..., comme pour faire mentir
les historiens dont nous parlions au début.
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