mardi 3 janvier 2017

MORT D’UNE IMMENSE VEDETTE




En ce mercredi 6 janvier 1937, l’émotion est grande.

Pas seulement à Montréal et au Québec, mais aussi un peu partout en Amérique du Nord et en Europe.

C’est que le Frère André, portier de son état, vient de mourir, laissant dans le deuil tous ceux qui ont cru à son miraculeux pouvoir de guérir les maladies les plus récalcitrantes grâce à la prière.


Dès le lendemain, le Canada Français consacre à cette perte une bonne partie de sa Une.

Le Frère André, de son vrai nom Alfred Bessette, n’est-il pas un « petit gars du coin » ?

Fils du bûcheron Isaac Bessette, il est en effet né à Mont-Saint-Grégoire puis a grandi à Farnham et à Saint-Césaire.

Affligé d’une faible constitution et d’une santé fragile, il fréquente fort peu l’école et va de ville en ville à la recherche d’un quelconque métier. 

Il se rend même travailler dans les grandes filatures de la Nouvelle-Angleterre.

À 25 ans, de retour au Québec et toujours
Collection BANQ
insatisfait des emplois auxquels son illettrisme le condamne, il se présente à la congrégation Sainte-Croix dont le noviciat se trouve au collège Notre-Dame, planté au pied du Mont-Royal de Montréal.


Là aussi son manque d’instruction et sa santé délicate font problème, mais sa piété est telle qu’elle prévaut sur tout.

C’est que le Frère André – c’est le nom religieux qu’il s’est choisi – s’impose de constantes  privations, porte une ceinture à pointes de fer et s’arrête à tout instant et en tout lieu pour prier en mettant les bras en croix.

Cette particularité, jointe à une humilité sans borne, le fait vite remarquer et déjà on lui attribue la guérison de deux collègues.

Il n’en faut pas plus pour que sa renommée déborde d’abord sur le quartier environnant puis un peu partout au monde.

L’afflux des pèlerins ne cesse de croître et le Frère André en profite pour les initier au culte de Saint-Joseph.

Contents de son accueil, ils lui laissent des dons en argent ou en nature qu’il va utiliser pour réaliser son rêve :  ériger un vaste oratoire sur la montagne.  

Il a déjà fait construire une petite chapelle qui a dû être agrandie 4 fois et il songe maintenant à quelque chose de véritablement approprié à cette demande qui ne cesse de croître.

La construction de la basilique – qui deviendra la deuxième plus grande église catholique au monde, après Saint-Pierre de Rome – débute en 1924 et se terminera en 1967, longtemps après la disparition de son promoteur infatigable.

Tout cela explique l’immense émotion suscitée par son décès, émotion qui mènera même à la signature de diverses pétitions par 10 millions de personnes réclamant la canonisation du thaumaturge.

Ce sera chose faite en 1982 par le Pape Jean Paul II.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ajouter vos commentaires ici. Ils seront tous lus avant publication. Seuls les textes corrects et polis seront retenus.