Encore de nos
jours, le travail des agriculteurs présente des dangers qui peuvent être
mortels.
En 1906, il y a
plus d’un siècle, c’était déjà le cas, mais cela se compliquait du goût
toujours vif du sensationnel et du scabreux.
En ce début
d’avril, à la nuit tombée, deux jeunes gens rentraient à Saint-Jean lorsqu’il
trouvèrent une voiture à cheval apparemment abandonnée au bord du chemin.
Ils la ramènent
en ville où on se rend compte qu’il y a du sang sur le plancher et les roues.
Des secours
s’organisent et on retourne sur place.
Malgré le manque
d’éclairage, on finit par trouver un cadavre entouré d’une mare de sang et à la
tête affreusement mutilée.
Il s’agit, en
fait, de la dépouille de Hector Roy, un agriculteur avantageusement connu de la
région, âgé de seulement 29 ans et père de trois enfants.
Les circonstances
entourant ce drame sont si étranges qu’on craint qu’il s’agisse d’un meurtre et
un détective de Montréal est même dépêché sur place pour tirer tout cela au
clair.
Et c’est là que
la presse à sensation entre en action.
Elle décrète
qu’il s’agit bien d’un assassinat et désigne même un dénommé Blais comme le
coupable.
Or, après
l’interrogatoire du suspect et des témoins, après examen des lieux et du
cadavre il devient évident qu’il s’agit d’un bête accident, M. Roy étant, pour
une raison inconnue, tombé de sa voiture et s’étant blessé à mort.
Cette découverte
donne au Canada Français l’occasion d’une longue diatribe contre les journaux à
sensation de la grande ville qui n’hésitent pas à fouler les droits civiques
des ruraux pour faire mousser leurs ventes.
À son avis, une sanction s’imposerait.
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