mardi 9 décembre 2014

LA MARRAINE DE CYRILLE



Le 28 juin 1914, le Serbe Gavrilo Princip assassine l'héritier du trône austro-hongrois, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse, et, du fait des alliances militaires, plonge le monde entier dans une des pires boucheries de l’histoire humaine.

Très rapidement, la vie des tranchées impose aux soldats des stress psychologiques souvent intolérables.

Pour maintenir le moral des troupes belges, l’idée vient au lieutenant Dorlodot de créer, dès le mois d’octobre 1914, l’ŒUVRE DES MARRAINES DE GUERRE.

Il s’agit de demander aux femmes restées à l’arrière d’ « adopter » un soldat, d’entretenir une correspondance avec lui et de lui envoyer diverses petites fournitures afin de lui éviter le désespoir lié à l’isolement affectif.

L’idée connaît un succès immédiat et les demandes de marraines venant des soldats dépasse rapidement l’offre belge et se répand d’abord en France où naît LA FAMILLE DU SOLDAT, au début 1915, pour assurer le même service.

Mais l’offre ne suffisant toujours pas, le Bureau de la correspondance belge (qui assure en même temps la censure de guerre) fait paraître des annonces dans les principaux journaux d’Amérique du Nord afin de recruter des « marraines ».

Blanche Bessette
Une telle demande a trouvé écho chez nous alors que Blanche Bessette, dramaturge, journaliste et institutrice d’Iberville, a accepté de mettre sa jolie plume au service du moral du soldat Cyril Callewaert.

Blanche avait en effet l'habitude de l'écriture et savait tourner de fort pimpantes et agréables phrases, habileté qu'elle avait peut-être acquise au Couvent de la Congrégation d'Iberville.
Congrégation de Notre Dame - Iberville
Cette correspondance de guerre a été recueillie par la SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DU HAUT-RICHELIEU.

On y trouve, outre les banalités sur le temps qu’il fait et le désir de voir une fin rapide à la guerre, l’amorce d’une idylle chez la jeune Blanche qui se voyait de plus en plus volontiers épouse d’un soldat auréolé de hauts faits d’armes.

Dans ce but, elle propose, dès la guerre finie, d’aller rejoindre le « beau » Cyrille chez lui, mais ce dernier la dissuade fermement.

Et pour cause… Il a déjà une fiancée qu’il va d’ailleurs rapidement épouser et Blanche n’a évidemment pas de place dans son avenir…

Le choc est rude, et Blanche attendra encore 7 ans avant de songer au mariage (le 31 août 1927 avec Rodolphe Chouinard).

Elle s’éteindra à Montréal le 24 octobre 1985, âgée de près de 92 ans (étant née le 15 novembre 1893).

1 commentaire:

  1. Encore une fois, voici une remarquable concitoyenne que vous sortez de l'ombre injuste où notre oubli la cantonnait.
    Merci.

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